P7 Proust

Proust et ses voyages

Par Dominique Phélebon, maîtrise de lettres et personnel de direction d’établissement scolaire.

Pour poursuivre les cours de Proust de la saison dernière je vous propose, après un retour sur quelques notions de base sur l’écrivain et l’homme, d’aller plus avant dans la découverte de l’œuvre « d’un des plus grands écrivains français » à travers ses voyages réellement réalisés ou inventés. L’occasion de retrouver ce personnage tellement original dans son intimité grâce à des lectures partagées et quelques jeux de rôle.

6 SÉANCES D’1 h 30 LE MERCREDI DE 16 h 30 À 18 h, DE JANVIER À FÉVRIER 2025. 45

Debidour

Une littérature française méconnue

Par Michel Debidour, professeur des Universités, ancien membre de l’École française d’archéologie d’Athènes

Chacun connaît nos grands auteurs. Or la littérature française nous offre bien d’autres écrivains de génie, moins célèbres. Entre le XVIIe siècle et le XXe, ce cours voudrait, par des éclairages successifs, faire (re)découvrir, les figures de quelques-uns de ces auteurs, plus riches qu’on ne le croit d’ordinaire : ils ont marqué le moment culturel de leur époque, avant d’être relégués dans un relatif oubli, et méritent d’être relus aujourd’hui avec un regard neuf qui mette en valeur aussi bien leurs qualités littéraires que leur témoignage historique : la littérature baroque, Les Liaisons dangereuses, les nouvelles de Maupassant, Les Hommes de bonne volonté, les romans populaires de la Belle Époque.

-Une redécouverte : la littérature baroque (1580-1640).

On passe trop souvent sans s’arrêter, de Montaigne à Corneille. Or durant ces années des règnes d’Henri IV puis de Louis XIII, la littérature a été riche, voire foisonnante : cette spontanéité d’idées et de formes dont témoigne une pièce comme L’illusion comique de Corneille, sera bientôt bridée, voire éteinte, par les règles du classicisme louis-quatorzien.

-Un auteur à scandale devenu un classique : Laclos et les Liaisons dangereuses

Laclos a été longtemps censuré par l’histoire littéraire. Or ce roman par lettres écrit par un artilleur de Napoléon se révèle prodigieusement riche par l’analyse des sentiments et des actions, et par l’adaptation parfaite de l’écriture à la personnalité de chacun des personnages : on discutera toujours sur le sens à donner au dénouement…

-Paysans, employés et petites comtesses : les nouvelles de Maupassant

Plus encore que dans ses romans, Maupassant révèle l’acuité de son génie dans plus de 300 courtes nouvelles : paysans normands, enfants naturels, prostituées jalouses, servantes séduites ou comtesses perverses, tous sont présentés en de brèves scènes incisives, dont la vivacité est souvent soulignée par une « chute » surprenante.

-Jules Romains et Les hommes de bonne volonté : un quart de siècle de la France

Un peu oublié aujourd’hui, Jules Romains a voulu dans son grand œuvre en 27 volumes, présenter une histoire sociale de la France sur vingt-cinq années (1908-1933). Par son écriture superbe, son regard acéré, celui d’un poète autant que d’un sociologue, par ses tableaux collectifs saisissants, ce monument aide à comprendre l’histoire de la France dans ces années charnière.

Le roman populaire en France à la fin du XIXe siècle

5 SÉANCES D’1 h 30 LE VENDREDI DE 14 h 30 À 16 h, DE NOVEMBRE À DÉCEMBRE 2024. 37,50

Comment être heureux, si rien ne dure ?

Par Sébastien Camus, professeur de philosophie

Pas de commencement, ni d’accomplissement sans l’aide du temps. Réduit au statut de paramètre maîtrisable d’une réalité rationnellement gérée et accélérée dans son évolution, il se pourrait que nous soyons effectivement en mal de temps au sens où il semble nous faire défaut, et au sens où il se manifeste à nous douloureusement sous la forme d’une contraction (dans l’omniprésence du « stress »). Nous aspirons au « développement personnel » et au « développement durable », mais sans l’aide du temps (et nous voyons alors qu’il ne peut plus s’agir d’un simple paramètre dans l’équation de la productivité) a-t-on jamais accompli quoi que ce soit ?

Françoise le Corre évoquait il y a peu une pauvreté radicale frappant les pays riches et avides de croissance ; une forme d’expropriation nous arrachant ce qui pourtant semble inaliénable, « la trame de nos vies », c’est-à-dire le temps, la modalité même de notre appartenance au monde. Nous sommes comme chassés par un mouvement d’accélération inexorable de la possibilité d’habiter le temps, d’y avoir une demeure. Devenus, à l’instar des populations chassées par la guerre et la misère de leurs terres, des migrants du temps ; nomades livrés avec effroi à un « présent nu », sans possibilité d’enracinement dans l’épaisseur d’un passé et de déploiement dans la lumière d’une espérance.

Ce « présent nu » ne laisse nul espace et nulle profondeur où être. Glissant à la surface d’une immédiateté présente, celle de l’actualité transparente de ce qui affleure sur nos écrans. Plus nous voulons nous assurer de ce présent par la gestion et l’organisation rationnelle de ce temps, plus la possibilité de se déployer dans un temps habité s’éloigne. Le « nu présent » est le haillon du temps, sa trame usée au travers de laquelle se laisse voir l’angoisse de ne plus rien pouvoir accomplir et de ne plus pouvoir recommencer. Usure généralisée parfaitement exprimée par le syndrome collectif du « burn out » et l’obsession toute aussi collective d’ « entreprendre », d’ « innover » et de croître à vitesse accélérée (« start up »)

6 SÉANCES  le vendredi de 14 h 30 à 16 h salle 11

10 et 24 janvier 2025

7 et 21 février 2025

14 et 28 mars 2025

45 €